Garder confiance.

Comment font les chrétiens persécutés pour garder la Foi ? Comment envisager de mourir plutôt que de se convertir ? Pourquoi quitter sa patrie et sa maison pour une idéologie que bien des sociétés qualifient de "dépassée" ?

La question que nous posons aux chrétiens irakiens réfugiés est souvent la suivante : quid de leur Foi en une religion au nom de laquelle ils se font massacrer ? Un homme de 60 ans a répondu à cette question de façon détaillée.

« Là où est la haine, que je mette l’amour »

« Nous devons juste suivre le Christ, c’est bien ce que nous disent les évangiles, nous devons tout quitter pour le suivre, et c'est que nous avons fait, au premier sens du terme. Les Chrétiens suivent le Christ et non le confort de leur vie matérielle . » Vivre l’exil est pour ces persécutés l’application première du devoir du chrétien. Plus de foyer, plus de terres, pas de moyen de transport sauf leurs jambes. Un exil pour lequel ils n’ont même pas eu le temps de prendre des vêtements de rechange. La pauvreté la plus extrême mais une belle richesse spirituelle. Se concentrer sur ce qui compte et prendre les épreuves avec le sourire en partageant ce qui leur reste : l’amour de Dieu. Il n’y aurait pas de bonnes ou de mauvaises choses, juste une volonté de suivre le Christ plutôt que de le renier pour plus de confort.

« Là où est l’offense, que je mette le pardon »

Le pardon, comment imaginer pardonner à ceux qui leur ont tout pris, jusqu’à la vie de certains de leurs proches ? Encore une fois la réponse semble tellement naturelle que Georges s’est fendu d’un air amusé : « N’est ce pas le Messie lui même qui a dit, alors qu’il mourrait sous les yeux de ses amis et de sa mère « Mon père pardonnez leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Jésus, en sa condition d’homme, a été capable de pardonner à ceux qui voulaient sa mort … alors qu’il était le Fils de Dieu. Qui sommes nous de plus important que Jésus pour ne pas pardonner à ceux qui nous persécutent ? »

« Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. »

Dans un pays où il n’y a aucune perspective d’avenir que d’attendre un visa et partir, le quotidien parait morne et, dans certains cas, désespéré. Mais Georges a eu cette belle phrase « Avec mes amis, nous ne parlons pas du passé, bien trop douloureux, ni du présent, quasi inexistant, mais nous imaginons un futur plein de joies. Nous gardons l’espoir de pouvoir reconstruire nos vies. Nous croyons que Dieu est miséricordieux et que tout ce que nous avons souffert nous sera « rendu au centuple ».

Il est épatant de constater autant de joie et de paix dans le discours de cet homme qui a tout perdu. Qu’avons nous fait de notre Foi ? Où avons nous lâché la main de notre courage ? Nous apprenons et recevons bien plus que nous ne donnons lorsque nous prenons le temps de nous mettre au service des persécutés.